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Seasick Steve

I Started Out with Nothin’ and I Still Got Most of It Left...

Yann, le 6 octobre 2013

Il y a des musiciens qui veulent faire de la musique un business et font des plans de carrière, qui font des tournées internationales, et qui au bout du compte n’ont rien vu, ne connaissent rien du monde. D’autres, comme Seasick Steve, font une chose très simple, qui paraît pourtant tellement évidente : ils vivent leur vie.

C’est en Norvège que Steve Gene Wold, né en 1941 à Oackland, se voit attribuer le surnom de Seasick Steve, à cause d’un mal de mer chronique. Un mal de mer que ce fils de pianiste de boogie-woogie n’a pas empêché de faire de nombreux voyages en Europe dès les années 60. Dès l’âge de 8 ans, le bluesman K.C. Douglas lui apprend les bases de la guitare. Il en joue à sa façon, sur tout un tas de guitares customisées, de cigar box guitars, sans se soucier de savoir s’il s’agit ou non de "blues". Il quitte le foyer à 13 ans pour échapper à un beau-père qui abuse de lui, et mène une vie de hobo, voyageant clandestinement dans les trains de marchandises de fermes en fermes, vivant de travaux saisonniers, alternant avec des périodes d’inactivité. Il déclarera plus tard : "les hobos sont des gens qui voyagent pour trouver du travail, les tramps sont des gens qui voyagent mais ne travaillent pas, et les bums ne bougent pas et ne travaillent pas. J’ai vécu de ces trois manières". A partir des années 60, il tourne avec des amis bluesmen, rencontre Janis Joplin avec qui il entretiendra une liaison, Joni Mitchell. Ca n’est qu’à la fin des années 80 qu’il est reconnu : Kurt Cobain et les jeunots de la scène grunge s’entichent du vieux barbu tatoué. Il peut alors mettre ses compétences d’ingénieur du son autodidacte à profit, notamment pour le premier album de Modest Mouse, This Is a Long Drive for Someone with Nothing to Think About (1996). L’appel du large est cependant toujours présent, et il chante notamment dans le métro parisien. Il part vivre en Norvège au début des années 2000, et enregistre son premier véritable album avec le groupe The Level Devils, puis l’album solo Dog House Music en 2006. Il est devenu la coqueluche des médias pour "hipters" ("combien faut-il de hipsters pour changer une ampoule ? Laisse tomber, c’est un chiffre vraiment pas connu...") qui le sollicitent de toutes parts, la chaîne BBC 4 lui consacre un documentaire, Seasick Steve : Bringing It All Back Home. Aujourd’hui, père de trois fils qu’il a eu au début des années 80 avec sa seconde femme Elizabeth, il partage sa vie entre la Norvège et l’Angleterre, et se produit dans le monde entier, privilégiant toujours le live. Une vie réussie, en somme.

Le site de Seasick Steve