Dario Argento, Profondo Rosso (Les frissons de l’angoisse)
, le 11 décembre 2009
Ayant assisté au meurtre d’une voyante, un musicien de jazz décide de mener sa propre enquête. À mesure que celle-ci avance, les meurtres se multiplient.
Profondo Rosso, Dario Argento (1975).
Profondo Rosso marque un tournant dans la carrière de Dario Argento : Il réalise ce film à la suite de sa trilogie animale (L’Oiseau au plumage de cristal, Le Chat à neuf queues et Quatre mouches de velours gris), 3 films de pure classique giallo.
Exubérance visuelle
Tout en respectant scrupuleusement les codes inhérents au genre (Serial killer à l’arme blanche (ou slasher), mains gantées de noir, trauma originel, meurtres sadiques, érotisme, "Psychose" de Hitchcock comme point de départ) , le réalisateur italien fait preuve, avec Profondo Rosso (ridiculement traduit par "Les frissons de l’angoisse" en VF), d’une grande exubérance visuelle qui sera sa marque distinctive et influencera profondément un réalisateur comme David Lynch. Un monde très coloré inspiré par l’expressionisme qu’il approfondira juste après avec Suspiria.
Goblin
Seconde rupture avec le genre : le choix de la musique. Argento choisit de travailler ici avec Goblin, alors un jeune groupe de rock electro progressif qui retravaillera souvent avec le réalisateur par la suite et fera l’objet d’un culte.
Cette musique électronique tranche avec les habitudes de l’époque qui privilégient pour le genre les ambiances à suspens plus classiques et la musique de (ou inspirée par) Ennio Morricone. Ce choix atypique donne une dimension étrange au film et le succès sera au rendez-vous puisque la bande originale sera un tube international.
Le style sera repris ensuite par bien des films d’épouvante au point que la petite ritournelle au synthétiseur deviendra même un poncif du genre (voir par exemple les films de John Carpenter, notamment Halloween).
Blow Up
Le film constitue un hommage au Blow up d’Antonioni, qui marqua profondément le réalisateur. En effet, le héros a vu le visage du meurtrier sans le savoir. C’est à la faveur d’un travail sur la mémoire, analogue à celui du personnage d’Antonioni sur la photo, qu’il en prendra conscience.
Ce clin d’oeil est appuyé par la présence du comédien David Hemmings dans le rôle principal. Dario Argento pose également son film dans une hypothétique Swinging Roma, faisant écho au film d’Antonioni.
Un grand Argento, peut-être mon préféré !
Les vidéos
Cliquez sur les onglets pour voir les différentes vidéos.
Le générique d’intro de Profondo Rosso (contenant le trauma originel) :
++++Meurtre à la baignoire
La scène du meurtre à la baignoire (expressionniste, flippante et particulièrement sadique, du grand art !) :
++++Meurtre au pantin
La scène du meurtre au pantin (Lynch n’est pas loins) :
++++L’assassin
!SPOILER : Pour ceux que ça intéresse, la vidéo suivante présente le visage de l’assassin que Dario Argento nous montre (subrepticement) dés la scène du premier meurtre. (La scène a été ralentie.)