Hurry Up and Wait
de Maira Kalman et Daniel Handler
, le 7 mai 2015
’When I was a kid my father would say,
if you get lost, don’t look for me.
Stay there. Stay there and I will find you.He’s gone now.’
Alliant photographies en noir et blanc et peintures pastel, Hurry Up and Wait traite de l’élasticité du temps et de sa cannibalisation, de perpétuelles fuites vers l’avant et de la jonction éphémère entre mouvement et errances. Adoptant une approche similaire à celle de leur première collaboration Girls Standing on Lawns, l’artiste Maira Kalman et l’écrivain Daniel Handler ont improvisé un dialogue gracile autour de photographies issues de la collection du MoMa, leurs choix ayant cette fois porté sur des artistes connus (Lee Friedlander, Helen Levitt, Stephen Shore...).
Fluctuantes puisque subjectives, les limites de l’exercice de détournement n’en restent pas moins visibles dans Hurry Up and Wait. Ainsi, la photographie Runner in the City signée El Lissitzky figure isolée dans la postface, la curatrice du MoMa évoquant sa réticence à l’inclure dans le livre compte tenu de l’intention artistique révolutionnaire de son auteur.
Contre-balancée par le joyeux kitsch des peintures de Kalman, la mélancolie du thème de Hurry Up and Wait transparaît par touches délicates à travers les aphorismes poético-absurdes de Handler, dont l’œuvre inclut le jouissif roman hybride Adverbs.
’Jump right in, or wade in slowly.
Advantage to one, it’s over quickly.
Advantage to the other, it isn’t.’