Dean Blunt
The mysterious...
, le 17 novembre 2014
Partir à la découverte du londonien Dean Blunt est une véritable quête. On cherche, on fouille de blogs en blogs pour tomber sur des infos éparses, des bouts de mixtape et de tracks, et de nombreuses vidéos étranges, mais peu d’infos sur son parcours.
Ses faits d’arme remontent au duo anglais expatrié à Berlin, Hype Williams formé avec sa compagne de l’époque Inga Copeland avec qui il a enregistré une série de mixtapes expérimentales et les albums One Nation (2011 - Hippos in Tank) et Black is Beautiful (2012 - Hyperdub).
(on reconnaît parmi tant, des bouts de Biz Markie, une note adressée à Drake sur do roids and kill e’ryting)
Pour l’anecdote, on apprendra que ce dernier a été enregistré dans une période trouble pour le couple déjanté : Inga Copeland était au camp de formation de l’équipe féminine d’Arsenal pendant que Dean Blunt se retrouvait impliqué dans une affaire de pillage de 16 taxidermistes londoniens en une nuit en quête de… ratons-laveurs empaillés.
Parallèlement il publie en 2012 son 1er album solo The Narcissist II (Hippos in Tank) qui le confirme en génial alchimiste expérimental. Il pose sa voix profonde et calme, et celle soyeuse de Inga Copeland sur un magma de petites mélodies de synthé lo-fi et des samples piochés ça et là. Impossible de se repérer dans cet épais brouillard toxique, il n’y a qu’à se laisser embarquer.
En 2013, à la suite de sa rupture avec Inga Copeland, il publie le génial The Redeemer (Hippos in Tank). Le brouillard s’est dissipé, laissant place à la mélancolie. L’album, très construit dans sa continuité repose sur des fondations faites de collages bizarroïdes. L’ambiance est crépusculaire et habitée par une certaine sagesse. Un vrai petit bijou qu’il dira avoir façonné en utilisant The Narcissist II comme outil.
Black Metal
Black Metal est sorti ce mois de novembre 2014 sur le plus "sérieux" label Rough Trade. il succède clairement à The Redeemer. Les premiers morceaux sont des ballades douces amères sur des arrangements instrumentaux guitare-basse-batterie qui font penser à la pop indé de Mazzy Star.
Puis il nous embarque dans des endroits ténébreux, la chanteuse Joanne Robertson distille sa voix stellaire, les instruments déraillent laissant s’imposer la boîte à rythme et le sampler, le brouillard revient, on passe de l’ambient au dub au noise. Un sax 80’s fait son apparition et les balises disparaissent.
Pour le détail, Dean Blunt a pris grand soin de préserver le mystère jusque dans le packaging, en ne mettant ni visuels ni quelconques informations, titres ou crédits. Tout est noir : de la pochette aux rondelles des vinyles.
Le style de Dean Blunt s’affirme et se confirme au grès des ces 3 albums qui pourraient former une sorte de triptyque à écouter d’affilée et en boucle... Et se laisser happer par le mystère.