John Frusciante
, le 12 juillet 2011
On va faire l’impasse sur la carrière dans les Red Hot de John Frusciante, pour poser une oreille attentive à sa détonnante production solo.
Il faut d’abord dire qu’il a commencé sa carrière solo en pleine descente aux enfers et au sommet de sa notoriété en 1994.
A cette époque, héroïnomane jusqu’à la moelle il fait de ses disques un exutoire torturé sur lesquels il enregistre ses délires dissonants, d’une sincérité et d’une beauté renversantes. Il désaccorde ses instruments, altère, renverse les bandes, et saigne probablement pas mal. Il se permet tout, et saute dans le vide, se fait mal, s’écorche et recommence à longueurs d’albums.
Et puis il décroche, il produit ses disques dont la sensibilité se dilue doucement dans des sillons plus rassurants.
Mais continue ses expérimentations au côté de Tricky ou de son ami Vincent Gallo pour lequel il fait la mélancolique BO du magnifique Brown Bunny.
Sur sa douzaine d’albums il faudra retenir
le magistral 1er jet "Niandra LaDes and Usually Just A T-Shirt" (1994) sur le fameux American Recordings de Rick Rubin (sur la jaquette JF travesti en Rrose Sélavy),
Untitled #2 on "Niandra LaDes and Usually Just A T-Shirt"
Untitled #5 on "Niandra LaDes and Usually Just A T-Shirt"
le démantibulé "Smile from the Streets You Hold" (1997) qu’il a retiré de la vente peu après sa sortie et jamais réédité,
Well i’ve been (on "Smile from the Streets You Hold")
et "A Sphere in the Heart of Silence" (2004) nappé de synthés planant.
Sphere on "A Sphere in the Heart of Silence"
Et on pourra aussi jeter un oeil à l’inquiétant petit film de Johnny depp tourné en 1993 dans la résidence hollywoodienne de JF. Petite visite guidée accompagnée par la musique du proprio :