SUBLIME FREQUENCIES
Sonorités d’ailleurs
, le 19 mars 2010
Tous ceux qui ce sont retrouvés un jour réveillés par des muezzins matinaux, des vendeurs de gaz chantant ou une radio braillarde dans un langue impossible avec ce vertige où on met un certain temps à comprendre où on est. Tous ceux qui ont eu cette expérience auront rêvé de repartir avec ces sons dans leurs bagages.
Alors on aura toujours eu les cassettes pirates achetées à la sauvette dans la rue avant de reprendre l’avion, ou les fameux labels Ocora et autres Chant Du Monde pour essayer de se re-titiller les tympans.
Les 2 américains de Seattle, Alan Bishop et Hisham Mayet ont toujours gardé leur micro à portée de main (ou leur caméra), même aux petits réveils, même bourrés, même éblouis et toujours loin, très loin.
Des musiciens de rue de Lhasa aux jingles des radios latines des années 60, en passant par la pop irakienne 70’s, ils ne se sont pas arrêtés, ont toujours eu quelque chose en guise de carnet de voyage pour enregistrer, exhumer, compiler toute cette matière sonore. La production est brute et en fermant les yeux avec un casque sur les oreilles, il ne manque que l’odeur des tacos, du crottin de chèvre, de l’encens ou de la chicha.
Ce label qui porte merveilleusement son nom : Sublime Frequencies a commencé à sévir à la fin du dernier millénaire, d’abord confidentiellement et puis touchant la hype internationale avec ses propositions improbables et décallées comme notamment une de leurs dernières trouvailles syrienne rock’n raï : Omar Souleman.
La politique est clairement anti capitaliste dans ce bouillon de fréquences. Quasi aucune référence n’est rééditée. Le seul but est de pouvoir voyager, enregistrer, presser et vendre ce qu’il faut pour continuer.