Gonjasufi (anciennement Sumach) vivrait dans une caravane perdue dans le désert du Nevada, du côté de Las Vegas, où The Gaslamp Killer (du collectif Brainfeeder) l’a rencontré. Impressionné par le rappeur à la dégaine de shaman hirsute, il le ramène à L.A. où il le présente à Flying Lotus et à ses comparses de la scène hip-hop jazz hippy west coast. Ils y font ensembles des concerts, quelques mixtapes et des tracks sur des compiles (L.A. With Love). Jusqu’à ce que Warp, le label anglais toujours à l’affût des bons coups ne décide de miser quelques billes sur lui.

Au début des années 1990, Sumach était un rappeur qui gravitait autour des Mastas of the Universe, un collectif de rap underground basé à San Diego. Avec ses potes, des joyeux lurons comme Orko The Sycotik Alien, West Kraven ou Shamen 12, il faisait un rap sombre et bizarroïde au psychédélisme plutôt innovant pour l’époque. Quand il change de nom pour Gonjasufi, il abandonne (pour un temps ?) la diction rap pour se concentrer sur le chant, un chant optimiste, vaporeux et granuleux, à la frontière entre le faux et le juste, et qui emmène des instrus exigeantes vers une lumière presque pop.

Produit par la fine fleur abstract hip-hop de L.A., Flying Lotus, The Gaslamp Killer et Mainframe l’album donne un son résolument psychédélique lo-fi hip-hop world bancale sur lequel la voix douce et éraillée du sufi plane en gourou barré.

On peut penser à Dudley Perkins pour le côté soul singer déglingué sur instru hip-hop cassée, mais le bougre va plus loin et va chercher des influences du coté de Franck Zappa, Captain Beefheart, les Stooges, Lee "Scratch" Perry ou encore la soul d’Ethiopie... Un vaste fatras multi-culturel.

– Gonjasufi site : http://www.sufisays.com/
– Gonjasufi sur Warp : http://warp.net/records/gonjasufi
– The Gaslamp Killer’s blog : http://thegaslampkiller.blogspot.com/
– Flying Lotus : http://www.flying-lotus.com/
– Une interview de Sumach/Gonjasufi (via Augrock)