Tijuana Bibles
La bande dessinée pornographique dans l’Amérique de la Grande Dépression
, le 9 juillet 2012
Dans un contexte où la pornographie la plus hard n’a jamais été aussi facile d’accès (le style "gonzo" américain), intéressons-nous au charme suranné des "Dirty Comics" américains des années 30…
Diversement nommés "Dirty Comics", "Tijuana Bibles" d’après la provenance supposée des tous premiers opus, "Jo-Jo Books", "Eight Pagers" de par leur format, l’Amérique de l’immédiate après crise de 1929 voit apparaître dans les métropoles de petites bande-dessinées pornographiques, sous forme de petites brochures agraffées. Les auteurs sont anonymes ou affublés de pseudonymes suggestifs et la qualité graphique est très variable. Reproduits artisanalement, ces petits volumes sont vendus sous le manteau dans les bars, chez des coiffeurs pour hommes ou dans les Burlesque Houses où l’on donne des spectacles de striptease (le retour à la mode du genre n’aura échappé à personne.) Leur commerce a dans certains cas été préempté par des mafias locales. Parodiant parfois dans des histoires courtes aux scénarios très simple, des personnages de bande-dessinées célèbres comme Wimpy ou Popeye, mettant en scène des stars de cinéma populaires comme Ginger Rogers, le graphisme souvent schématique laisse toute sa place à l’imaginaire : on est bien loin des vidéos HD gonzo au précisionnisme quasi chirurgical.
Une documentation très complète sur tomchristopher.com
Les éditions Allia ont publiés en 1999 deux volumes intitulés Dirty Comics. On regrette que les textes aient été traduits en français et fait perdre son sel au langage argotique employé dans les Eight-Pagers.