Jim Black AlasNoAxis
Quand des jazzeux font du post-rock
, le 25 mai 2013
Quand les groupes phares de la scène post-rock de Chicago comme Tortoise ou Isotope 217 se mettent au jazz, ça donne ce que j’appelle du "jazz Canada Dry" : ça a la couleur du jazz, mais on sent bien que les musiciens ont une formation rock. Que se passe-t-il dans la situation inverse, quand des jazzeux pur sucre nous livrent leur idée du rock ?
J’ai découvert AlasNoAxis en 2002, quand mon voisin du dessus, un batteur de jazz qui cachetonnait avec diverses formations, est arrivé tout fou chez moi avec leur album Splay. Bien qu’il m’ait expliqué des trucs qu’un parfait autodidacte à la batterie comme moi n’aurait jamais compris tout seul, je n’accrochais qu’assez rarement à ce que ce voisin, que j’ai complètement perdu de vue, me proposait à l’écoute. Mais là, j’ai tout de suite été séduit. Un morceau comme "Aloe Evra" ne peut qu’emporter la conviction. Jim Black, un jeune californien né en 1967, était célébré à l’époque par la presse spécialisée comme tête de pont du renouveau de la batterie jazz. Son jeu binaire très élaboré, que le jeu sur les cymbales rend très dynamique, et le jeu de guitare de Ilmar Jensson introduisent une couleur résolument rock, tandis que le saxophoniste Skuli Verisson et les nombreux solistes invités sur scène et en studio apportent des sonorités plus jazzistiques. Le tout donne une musique à la fois apaisante et stimulante. Je le conseille vraiment à tous.