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Musique

Art

Rammellzee, the gothic futurist

Dirt Noze, le 31 juillet 2013

Graffeur, peintre, sculpteur, rappeur, musicien, Rammellzee (aussi RAMMΣLLZΣΣ) représente à lui tout seul une certaine idée du hip-hop, l’esprit de liberté et de folie qui ont pu le caractériser à ses débuts, au tournant des années 80.

Pilier des origines du mouvement à New York à la fin des années 70 et au tout début des années 80, aux côtés de Basquiat (Rammellzee fait une apparition dans le film Downtown 81), Futura, Doze, Dondi, et Lee il participe à l’élaboration de la culture et des codes graphiques du graffiti art. Avec son travail de graffeur, où les mots s’entrechoquent de façon particulièrement dynamique, il développe une théorie toute personnelle d’une "guerre des lettres de l’alphabet".

Rammellzee et Jean-Michel Basquiat.

Il participe avec eux à la première expo/festival hip-hop organisée par Henry Chalfant, "Graffiti Rock". Rammellzee y participera en tant que graffeur mais également en tant que rappeur.

Doze s’en souvient dans le livre "Can’t Stop Won’t Stop" de Jeff Chang :

" Je me disais : "Mais Bon Dieu, qui c’est ce type ?" Ce mec il partait comme ça : "Wernnnnnt wernnnnt ! Rock rock ! Plop plop fizz fizz, oh what a relief it is ! Bob ! Jellybeans ! Spam ! Ham !" Je me disais, il a une araignée au plafond ce mec."

Car c’est également en tant que rappeur, et producteur, qu’il pose son empreinte sur la face musicale du hip-hop. On peut voir dans ses freestyles délirants, abstraits et matinés de science fiction le point de départ d’un "wildstyle rap" et une influence certaine sur des gens comme Kool Keith, MF Doom, Ghostface Killah ou ODB.

On peut le voir et l’entendre raper dans le film culte Wild Style (Rammellzee apparait dans la vidéo ci-dessous à 2:40) :

En 1984, Rammellzee fait également une apparition dans le film Stranger Than Paradise de Jim Jarmush.

Disparu du devant de la scène hip-hop à la fin des années 80, le grand escogriffe n’en a pas pour autant pris sa retraite et a toujours continué à produire de la musique, un hip-hop toujours plus expérimental et futuriste.

Sur les pas de Lee Perry et de George Clinton, Rammellzee se construit un look et un personnage haut en couleur de sorcier vaudou du hip-hop, se couvrant le visage et le corps de masques et colifichets colorés en grand nombre.

Il a ainsi développé un style visuel qu’il appelle "gothic futurist", faite d’accumulation complexe d’objets de récupérations et constituant masques, jouets, déguisements, tableaux et sculptures, qui mêlent origines africaines et science fiction.

Jusqu’à sa mort en 2010, Rammellzee se faisait le représentant, comme passé par une faille spatio-temporelle, d’un hip-hop uchronique, de ce que cette culture aurait pu être aujourd’hui, si l’histoire en avait voulu autrement.

Voici ce qu’en disent Wiki et SortingLife du groupe RATKING quand ils en parlent :

“Letter Racer was the name of these skateboard sculptures that Rammellzee was developing. Just the name sounded dope. We were really into Rammellzee and his whole iconoclasm. Rammellzee is...I don’t know if you’d call him a genius or out of this world.”

“To us, Rammellzee defines hip-hop, but then he’s so not what hip-hop is now.”

“But he’s totally hip-hop at the same time, without being artsy. That’s why it’s so perfect as Letter Racer because Rammellzee embodies what Letter Racer is about. Like we can be the dopest artists and illest hip-hop group at the same time.”

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