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Musique

Sleep : Dopesmoker

Dope, zion, fumée, caravanes et prophéties.

Dirt Noze, le 29 septembre 2015

Avec son stoner rock répétitif et hypnotique, Sleep porte décidemment bien son nom.

Le trio californien fait partie de ces groupes qui ne se sont jamais remis du rock progressif des années 1970, et qui s’acharnent a en perpétuer l’héritage, et plus particulièrement celui du groupe Black Sabbath. Les deux premiers albums de Sleep, considérés comme ayant largement contribué au développement de la scène stoner rock, tendance doom, les positionne comme un groupe incontournable de cette scène, faite de nostalgiques enfumés.

Dopesmoker est un album qui porte également bien son nom. C’est aussi un disque à l’histoire compliquée. L’album se voulait comme un hommage aux albums concepts et aux morceaux interminables des années 1970. Ne composant à l’origine qu’un titre de plus d’une heure, il aurait dût paraitre en 1995, mais refusé dans sa première version par leur label (London Records), il sera repoussé, tronqué, re-proposé au label, et refusé à nouveau. Il sortira finalement en 1998 dans une version amputée, renommé Jerusalem. Toutes ces déconvenues auraient provoqué la séparation du groupe. Dopesmoker, dans sa version originale finit tout de même par sortir, de façon posthume, en 2003, et agrémenté d’un morceau anecdotique, Sonic Titan (Live).

On l’a dit, le titre éponyme dure un peu plus d’une heure et semble tourner au ralenti, comme passé entre les mains d’un DJ Screw démoniaque. Il semble s’éterniser, étirant tout ses mouvements au delà du raisonnable. Ainsi, après une interminable introduction, la voix attaque à plus de 8 minute. Elle aussi, basse et rocailleuse semble avoir été passée à la moulinette screw. Le premier solo de guitare, bien enfumé également, arrive quand à lui à la minute 14.

Le morceau dure une heure et n’évolue pas tant que ca. Entêtant et obsédant, il tourne sur toute sa longueur autour de ses quelques accords. Une ode à la dope et au do majeur, magistrale et fascinante.

Loins d’en être un défaut, c’est ce jusqu’au-boutisme qui, justement, fait fonctionner la bête. L’auditeur prêt à perdre la tête, se retrouve ainsi entrainé dans les tourbillons d’une messe démoniaque, peuplée de "marijuanauts" partis cultiver de l’herbe dans l’espace, et de caravanes de stoners émergeants de la mer de sable.

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